EN COURS
VOGELZANGBEEK

L'oiseau qui chante ne connaît pas la raison de son chant, il se contente de chanter. 
Friedrich Nietzsche 

Entre Anderlecht et la Flandre, comme coincée entre les quais industriels de la Senne, des zones d’activités commerciales et le périphérique automobile, s’étend la zone du Vogelzangbeek. 
Espace intermédiaire, discret, qui échappe à toute catégorisation simple, la Vallée du Vogelzangbeek n’est ni pleinement urbaine ni véritablement sauvage, et se donne comme une étrangeté au cœur du paysage, brouillant nos repères et mettant en tension l’opposition héritée de la pensée occidentale entre nature et culture. Si son nom signifie en flamand « là où les oiseaux chantent », ici, la nature ne se dévoile ni pure ni intacte, mais prise dans un réseau contradictoire d’usages, de traces, d’assignations et d’héritages, et pourtant conserve une puissance de singularité et d’altérité dans le paysage urbain du pourtour bruxellois. 

La série photographique proposée ici ne cherche pas à trancher, encore moins à décrire ou à dénoncer, mais seulement à rendre sensible cette zone trouble, où l’artificialité se mêle à l’organique, où l’espace vert se laisse lire comme un palimpseste de techniques et d’histoires. 

Le Vogelzangbeek apparaît ainsi comme un miroir de notre rapport contemporain à la nature : à la fois désirée comme refuge, et toujours déjà altérée, reconstruite, problématisée.